A la découverte des habitants et de l'habitat en Afrique

Le voyage à vélo de Thibault Briquet à la découverte de l’habitat et des habitants à travers l’Afrique touche à sa fin ! En effet il a parcouru les dernières très longues lignes droites, du sud de la Namibie à l’extrême sud de l’Afrique pour atteindre son but à la mi-mai 2023. Soit près de 20 mois après son départ depuis chez lui, à Crozon en Bretagne. Retour sur son journal de bord au fil de ces 15 000 kilomètres parcourus et des 12 reportages réalisés, au gré des rencontres et des hébergements…

Habitants, des rencontres humaines marquantes en Afrique

Tout au long de sa traversée de l’Afrique à la découverte de l’habitat, Thibault a pu rencontrer, échanger et partager des moments de vie avec des dizaines d’habitants. Il nous raconte ce qu’il n’est pas prêt d’oublier :

• L’hospitalité des Marocains. Et particulièrement dans la pièce maîtresse : le salon. En effet le salon « doit être en permanence nickel chrome pour être en capacité de recevoir comme il se doit, même de manière inopinée. Et gare aux enfants qui y mettraient le désordre en y jouant !« 
• La rude vie des pêcheurs dans leurs campements du Sahara occidental. « Ces cahutes possèdent une structure en bois et sont recouvertes d’un bric à brac de matériaux de récupération. Je vois des bâches, des filets, des tapis, des plaques métalliques… »
• La notion de famille élargie sous un même toit au Sénégal. En effet il est difficile de savoir le nombre exact de personnes qui vivent dans cette maison. Thibault précise : « lorsque je pose la question j’ai toujours la même réponse : “un grand nombre”. J’apprends que ce n’est pas une donnée qui se dit, ni même se sait. »

Analyse de l’habitat et des modes d’habiter à travers 10 pays en Afrique

Depuis son point de départ au Maroc le 31 octobre 2021, Thibault Briquet a traversé plus de 10 pays africains. L’occasion de découvrir ainsi des singularités propres à chaque type d’habitat.

• L’habitat léger des nomades ou semi-nomades en Mauritanie. Là on vit sous de grandes tentes : « Le vent souffle et fait trembler les toiles. Ce n’est pas une mauvaise chose car cela aère l’odeur des lamelles de viande qui sèchent sur un carton. »
• La vie avec l’eau au bord du fleuve Sénégal où les maisons n’ont pas de salle de bains. Pourquoi ? « Nous ne sommes pas à l’aise avec les robinets » lui confie ainsi un homme. Les enfants se rendent même sur la rive d’en face en nageant quand le courant le permet.
• Le dépouillement du mobilier dans les appartements de Conakry. Là « aucun meuble de rangement. Tout est disposé au sol ou empilé. Le nécessaire de cuisine est rangé dans un coin du salon sous un drap. Au plus près du canapé se trouvent quelques récipients et couverts posés sur une petite glacière. »
• La cuisine en extérieur dans les villages de Guinée. Effectivement, en secteur rural, la cuisine est mouvante : « on déplace le fourneau au gré des envies de la cuisinière et des conditions comme le vent, le soleil ou la pluie. Cette spatialité évolue d’un repas à l’autre... »
• Le linge qui sèche au Gabon et au Congo. En effet le linge y est « disposé un peu partout : sur le toit, par terre, sur des branchages, sur des haies et sur des fils. Ces bouts de tissu sont comme des patchs disposés ça et là. Cela forme des mosaïques de couleurs qui viennent égayer des habitations à l’esthétique parfois sommaire. »

Urbanisme et architecture : des enjeux très variés

Les observations de Thibault Briquet sur l’habitat touchent même à l’architecture et à l’urbanisme.

• Le renouveau de la technique de construction de la voûte nubienne en terre et son impact thermique. « C’est la première chose que j’ai remarquée en pénétrant dans une de ces pièces pourtant exposées et ouvertes : une surprenante sensation de fraîcheur. « 
• Les enjeux d’urbanisme à Abidjan. Il partage l’analyse d’un architecte ivoirien : « notre vision de l’urbanisme pour les villes africaines c’est d’éclater les mégalopoles, de faire en sorte d’avoir des territoires beaucoup plus contenus avec une gouvernance plus humaine et plus personnalisée. »
• Les mélanges architecturaux dans les rues de Luanda. Car ici la ville est « un musée à ciel ouvert des différentes vagues d’influences précoloniales, coloniales, et indépendantes. Mais les nombreuses grues se font aussi leur place au milieu de cet important patrimoine architectural, pour le plus grand bonheur des compagnies immobilières. »
• L’importance vitale de l’eau sous la chaleur de la Namibie. En effet l’eau y est plus qu’essentielle, elle est primordiale. « Je transporte cette eau dans trois bidons de vélo d’un litre et une poche à eau de 5 litres. Dans ces coins chauds et secs, il me faut une petite dizaine de litres par jour pour être à l’aise (sans douche). »

Une fois arrivé à Cape Point, le voyage à vélo à la découverte de l’habitat en Afrique et de ses habitants est terminé. Et Thibault Briquet réalise avoir mené « une expérience incroyable qui me marquera à jamais avec tous ces apprentissages, ces rencontres, ces paysages, ces moments, ces efforts. » Avec une pensée particulière pour « tous ceux qui m’ont accueilli au crépuscule. »

Retrouvez l’exploration de l’habitat en Afrique sur le site de Thibault Briquet : africabitat.fr.