Travailler chez-soi : un effet des confinements ? Pas seulement. Longtemps l’usine et le bureau ont longtemps été considérés comme les lieux uniques du travail. Mais la révolution informatique et la généralisation des outils numériques ont brouillé les lignes. Le télétravail puis le travail nomade et multi-situé ont ouvert de nouvelles manières de travailler et de penser le travail. Malgré les résistances, le travail est maintenant au cœur du logement. Une révolution majeure amplifiée par la révolution numérique des années 2000. La pandémie mondiale de coronavirus (2020-2021) a donc accéléré un phénomène qui se produisait à bas bruit. Et révéler de nouvelles façons de concevoir ce qu’est le travail, ses rythmes, l’engagement des personnes dans le travail et les lieux où celui-ci peut se dérouler.
Travailler chez-soi : une « aliénation heureuse » ?
Ce dossier réunit l’ensemble des productions scientifiques réalisées par Djaouidah Séhili, Tanguy Dufournet, Patrick Rozenblatt et Sandra Villet dans le cadre de leur recherche : « L’essor du travail multi-situé chez soi ». Ce que vous allez y trouver ? Des réflexions sur la transformation majeure de nos manières de travailler et de vivre chez soi avec les autres.
Dans un premier temps, l’équipe de sociologues a exploré comment s’organisait l’activité professionnelle des personnes travaillant chez elles. Dans un second temps, elle a mené des investigations plus profondes. Son but : définir les idéaux-types qui définissent les grandes attitudes des personnes travaillant chez elles. Ensuite, la pandémie a été une occasion d’observer concrètement comment individus et entreprises se réorganisaient. Une enquête quantitative a permis de recueillir dès 2020 les premiers enseignements de cette mutation.