Recherche Leroy Merlin Source menée en partenariat avec Soliha Nouvelle Aquitaine
La mobilité géographique dans le cadre des études ou du travail s’impose de plus en plus fortement aux individus. Outre le déplacement entre deux ou plusieurs points géographiquement distants et la fragmentation des temporalités de vie en blocs distincts, elle implique aussi l’éloignement de ses proches. Ainsi que la rupture de ses habitudes et routines de vie et l’apprentissage progressif d’une vie temporaire autre ailleurs.
Les enjeux liés au fait d’habiter dans un contexte de mobilité souhaitée ou subie nous ont semblé être les révélateurs de mutations à l’œuvre. Tant du côté des décideurs et des territoires que des individus mobiles. En effet, les premiers tentent de répondre aux aspirations et besoins des seconds par la notion d’hébergement. Et ces derniers sont en quête non pas d’un hébergement mais d’un lieu de vie temporaire. Comment définir ce lieu de vie alors qu’ils en possèdent en général déjà un au sein duquel ils ont construit leur chez-soi ? Quelles significations lui donnent-ils au regard des ancrages et des attaches nouées ailleurs ? Qu’en attendent-ils ainsi que du territoire qui les accueille ? Est-il possible et à quelles conditions d’habiter deux lieux de vie ?
Un partenariat territorial
Un partenariat étroit a permis de construire avec Soliha Nouvelle Aquitaine ce chantier de recherche. Il aborde pour la première fois ce que signifie habiter la mobilité à l’échelle d’un territoire diversifié : la Nouvelle Aquitaine. Une double enquête qualitative auprès d’individus en mobilité et de décideurs et d’acteurs publics et privés de différents territoires de cette région a permis de dresser un panorama sensible et technique des enjeux, des attentes et des besoins des uns et des autres.
Une équipe pluridisciplinaire
L’équipe de ce chantier de recherche est pluridisciplinaire. Jaufret Barrot, architecte, Yoann Lopez, sociologue, Jacques Bois, designer et Terangi Henrio, cheffe de projet Soliha Nouvelle Aquitaine la composent. Ils sont allée à la rencontre de lycéens, d’étudiants, de saisonniers et de travailleurs en mobilité. Cela pour comprendre la manière dont ils habitent temporairement et assurent la pérennité de leurs liens avec leur chez-soi. A travers la mise en lumière de trois profils types d’individus en mobilité (le novice, le bricoleur, l’expert) et de leurs pratiques habitantes, ce chantier de recherche propose aux acteurs de l’habitat un nouveau concept pour définir, construire, aménager et proposer un lieu de vie aux individus mobiles : « le logement intermittent ».
Des cahiers d’immersion.
Cinq cahiers ont été produits à l’issue d’immersions réalisées dans le but d’observer au plus près la réalité du quotidien des personnes habitant la mobilité. Les chercheurs ont donc rencontré chacune de ces cinq personnes à l’intérieur de leur logement intermittent. Ils y ont réalisé un entretien et un relevé photographique de leur logement. Ces immersions révèlent les non-dits des entretiens, des évidences ou des éléments non conscientisés. Par exemple : marques d’appropriation, d’adaptation des individus à leur cadre de vie. Les cinq cahiers sont construits de la même manière. Un jeu de couleur distingue les objets et équipements fournis avec le lieu de vie au moment de l’entrée de la personne (en bleu) des objets et équipements que la personne elle-même a apportés (en rouge).