Celui qui voulait moins construire
LEROY MERLIN vous invite à la rencontre de Jaufret Barrot, architecte toulousain engagé pour la rénovation de l’habitat et chercheur associé LEROY MERLIN Source. Témoin du gâchis dans la construction de bureaux qui ne trouvent pas d’usagers et du nombre croissant d’espaces bâtis laissés à l’abandon, il redonne une utilité sociale à ce qui est « déjà-là ». Tour d’horizon d’un parcours en construction.
Jaufret Barrot : l’architecte passionné par la rénovation des lieux vides
Qu’il s’agisse de friches, de bâtiments destinés à la démolition ou d’espaces patrimoniaux, les lieux vides le passionnent. Son leitmotiv : « Faire avec, construire moins, construire mieux ». Comment l’architecte Jaufret Barrot a-t-il développé cet intérêt pour la rénovation de l’habitat ? Tout a commencé avec son projet de fin d’études auprès des habitants de Bordelongue, le quartier toulousain ravagé par la catastrophe d’AZF en 2001. Pendant un an, il rencontre les employés des entreprises locales et les habitants des logements sociaux. Son but : « imaginer comment faire avec le « déjà-là », avec l’existant« . Mais il constate rapidement que c’est compliqué. En effet, sans fibre sociale ni contrainte réglementaire, les propriétaires-investisseurs privés ne s’intéressent pas à la question.
La mission de Jaufret Barrot ? Lier l’architecture, rénovation de l’habitat et l’économie solidaire
A l’occasion de ses rencontres avec les acteurs sociaux, Jaufret Barrot rouvre une ancienne résidence universitaire en attente de destruction. « Ce n’était pas techniquement compliqué de la remettre en fonctionnement rapidement et d’en faire un centre d’hébergement d’urgence temporaire. » Avec 160 000 euros et un mois de travaux, 220 places d’hébergement sont ouvertes. Le centre accueille des familles, dont une centaine d’enfants. « L’accompagnement des familles était beaucoup plus efficace dans ces locaux, plus adaptés pour les services sociaux que l’hôtel« . L’argent économisé sur les chambres d’hôtel a permis de décupler l’accompagnement social. « Ça a plutôt bien marché et cela nous a donné une première expérience réussie ». Quelques années plus tard, il rénove un ancien centre d’hébergement d’urgence de la Croix-Rouge. Et, en dix jours, il y ouvre 30 places pour les personnes sans domicile fixe contaminées par le Covid-19.
Les enjeux de l’architecte : rénover l’existant
Avec l’agence Intercalaire et sa propre agence Hors-pistes architecture, Jaufret Barrot a déjà à son actif plusieurs rénovations. En plus de l’habitat, l’architecte n’abandonne pas l’idée de rénover les bureaux vides pour autant. Il se donne le temps d’acquérir davantage d’expérience pour réussir à convaincre les investisseurs privés encore réticents. A Toulouse, il travaille sur deux projets d’ampleur. L’un dans le quartier de Lapujade et l’autre au château de Jottes (projet d’habitat participatif). Enfin, sollicités en 2021 par la préfecture de Montpellier, Jaufret Barrot et l’agence Intercalaire ont investi plusieurs bâtiments pour créer plusieurs centaines de places d’hébergement pour une durée de douze mois avec la Croix-Rouge.
Chercheur associé, Jaufret Barrot a mené un chantier de recherche et réalisé un reportage pour LEROY MERLIN Source.