Quels modèles économiques et quels rôles ?
Dans cette nouvelle contribution, Véronique Chirié décrypte le mode de fonctionnement des espaces de solutions pour l’autonomie (Espa). Si ces espaces émergents ont la prévention du vieillissement pour but commun, ils sont aujourd’hui encore très hétérogènes. Gouvernance, activités, modèles économiques… Véronique Chirié s’appuie sur les éléments d’analyse de Réseautâge pour proposer une photographie des modèles et des enjeux de chaque type d’Espa. Un état des lieux utile à l’ensemble des décideurs, porteurs, animateurs ou acteurs souhaitant mettre en place un Espa.
Espaces de solutions pour l’autonomie (Espa) : une émergence récente
En effet on assiste en France depuis près de quinze ans à l’émergence rapide d’appartements-témoins, de show-rooms et de lieux hybrides dont l’objectif est d’informer et de sensibiliser à la perte d’autonomie. Leur but ? Accompagner les personnes vulnérables et les professionnels du médico-social et de l’habitat dans l’adaptation des logements. Ils souhaitent répondre aux besoins et attentes de vie chez soi des personnes en situation de handicap et des personnes vieillissantes et âgées. Or selon les territoires et les populations ciblées, l’équipement de ces lieux varie. Des trucs et astuces non technologiques pour faciliter la vie quotidienne jusqu’aux solutions numériques.
Résautâge : le réseau informel des animateurs d’Espa
En 2019, le Tasda (Grenoble) et Leroy Merlin Source ont décidé de créer Résautâge. Réseautâge est un réseau informel qui réunit les responsables et animateurs de ces lieux. Le but : sortir de l’isolement professionnel lié à l’ancrage local. Mais aussi partager des pratiques et des réflexions communes. D’emblée, les premiers membres réunis ont défini un programme de travail. Pour cela, ils ont identifié des thèmes communs. Des exemples ? La communication vers les publics cibles ou les modèles économiques et rôles de ces lieux. Au final, leur objectif est de disposer d’outils de lecture et d’analyse des activités conduites.
Espa : une seule appellation pour des lieux hétérogènes
Afin d’harmoniser les dénominations hétérogènes de ces lieux (maison, appartement, show-room, centre de ressources…), Résautâge a convenu de les réunir sous une seule appellation : espaces de solutions pour l’autonomie (Espa). Le nombre exact de ces Espa en France est mal connu. La raison ? Ces initiatives sont souvent très locales. Et elles sont portées par une grande diversité d’acteurs : une commune, un bailleur social, un centre hospitalier, une association, un acteur privé. Et aujourd’hui, les financeurs, comme une Carsat, une caisse de retraite d’Agirc Arrco ou Leroy Merlin Source, reçoivent de plus en plus de demandes de subventions ou de partenariats. Que ce soit pour la création, le fonctionnement ou la mise en œuvre d’un Espa aux orientations plus ou moins spécifiques : recherches-action, enquêtes, événements grand public ou professionnels, etc.
Autonomie et prévention, la pérennité des membres du réseau
Or toutes ces demandes questionnent la fragilité du financement de ces Espa. C’est pourquoi les membres de Résautâge ont décidé de mener une étude sur leurs rôles et modèles économiques. Cette étude a été menée en 2021 par Clara Celoudoux, étudiante en Master 2 Management de l’Innovation, à l’IAE de Grenoble. Et c’est ainsi suite à la présentation de ce travail et la discussion qui en a suivi avec les membres de Résautâge, que Véronique Chirié a réalisé cette synthèse.
Véronique Chirié a été directrice du Tasda (2011-2024) et est actuellement personne-ressource au sein de Leroy Merlin Source.