Chantier de recherche LEROY MERLIN Source en partenariat avec l'IAU Ile-de-France
Pratiquée dans le cadre de dispositifs sociaux de lutte contre la précarité énergétique, les démarches d’accompagnement d’auto-réhabilitation ont un potentiel fort pour favoriser l’efficacité énergétique en milieu rural. Sur cette hypothèse de départ, Lucile Mettetal, urbaniste à l‘institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (devenu Institut Paris Région), et Lionel Rougé, géographe à l’université de Caen, ont exploré la thématique en étudiant plus particulièrement les territoires du Vexin et du Provinois, et l’intérêt de l’auto-réhabilitation accompagnée (ARA) pour le patrimoine ordinaire.
Démarches d’accompagnement à l’auto-réhabilitation
Ils affirment que le déploiement des démarches d’accompagnement à l’auto-réhabilitation impliquent :
– de dépasser les approches individuelles stigmatisantes de la précarité énergétique. Mais aussi, d’élargir le panel des ménages concernés, en accompagnant le désir d’autonomie, en valorisant la capacité d’agir et l’échange de savoir-faire.
– d’embarquer l’efficacité énergétique dans le sillage de projets collectifs et locaux, en laissant toute sa place à la dimension patrimoniale.
– de s’adapter aux différents contextes géographiques, sociaux et patrimoniaux, en laissant une marge d’action aux collectivités, en partenariat avec les acteurs de terrain.
– de bâtir des stratégies gagnants-gagnants avec les acteurs privés, notamment en envisageant les enseignes de bricolage comme des alliés, notamment pour mobiliser les ménages.
Dispositifs d’accompagnement :
Les auteurs écrivent qu’il s’agit de « faire avec » plutôt que de « faire pour » les habitants. Lucile Mettetal et Lionel Rougé prônent «une visée avant tout émancipatrice de l’ARA ». Fort de leurs observations, ils identifient des dispositifs d’accompagnement modulables :
– l’auto-réhabilitation autonome, nécessitant un conseil bien coordonné entre les acteurs publics et privés.
– l’encadrement, synonyme d’aide ponctuelle en termes d’apprentissage technique, pour des habitants menant une partie du chantier par eux-mêmes et mobilisant des professionnels pour le reste.
– l’accompagnement mutualisé permettant de fédérer des propriétaires nombreux ; avec pour exemple emblématique une opération menée sur un lotissement de 800 pavillons à Pontault-Combault par Seine et Marne Environnement.
– l’appui « jusqu’au pied du mur », un accompagnement fort et individualisé pour un public peu enclin à engager des travaux.
L’étude comprend aussi une série de portraits photographiques d’auto-réhabilitateurs réalisée par la photographe Hortense Soichet.