Habiter Nouvelle recherche sur l’habitat : le pavillonnaire urbain

Nouvelle recherche sur l'habitat : le pavillonnaire urbain

Réenchanter le pavillonnaire urbain des années 1950-1970


Recherche

LEROY MERLIN Source présente sa nouvelle recherche sur l’habitat qui s’intitule Réenchanter le pavillonnaire urbain des années 1950-1970. Une recherche pluridisciplinaire que Viviane Hamon, consultante et anthropologue, Lionel Rougé, géographe et Hortense Soichet, photographe et chercheure ont mené à Toulouse et Saint-Brieuc.

Réenchanter le pavillonnaire urbain

Le pavillonnaire urbain des années 1950 à 1970 vit aujourd’hui une grande transition démographique. En effet des familles rachètent ces maisons en ville, bien souvent « restées dans leur jus », et les transforment profondément. La recherche, réalisée en partenariat avec l’Ademe explore deux dimensions :

  • Comment les acquéreurs transforment-ils ces maisons de l’entre-deux, dans ces quartiers ni au centre ni en périphérie, ni en ville ni à la campagne ? Quels sont les ressorts de la désirabilité de ces maisons ?
  • Les transformations de ce pavillonnaire urbain participent-elles à rendre ces maisons plus écologiques ? Jouent-elles un rôle dans la transition écologique et énergétique ?

Deux questions clés à l’heure de la densification urbaine. En effet, des immeubles, du petit collectif remplacent souvent ces maisons.

Objectif de la recherche habitat : comprendre la désirabilité du pavillonnaire urbain

Ces pavillons en ville, situés dans des quartiers péricentraux, ont plusieurs qualités qui attirent les acquéreurs :

  • Le bon compromis entre le prix d’achat et la situation urbaine de la maison
  • Les qualités constructives d’origine
  • La plasticité des espaces et des volumes qui permettent des transformations importantes
  • Le « déjà-là rassurant » des alentours, des quartiers perçus comme séduisants

Pour tout cela, il est nécessaire que les acquéreurs « aient l’œil ». Ils doivent détecter le potentiel de transformation de ces maisons, et ne pas avoir peur des travaux. Les transformations profondes consistent à :

  • Transformer les volumes, pour gagner en hauteur et en profondeur
  • Augmenter (parfois considérablement) la surface habitable, gagnée sur les garages, sous-sols, combles
  • Agrandir et multiplier les entrées de lumière
  • Ménager un accès direct au jardin

Transition écologique : quel impact du pavillonnaire urbain ?

Sur le plan de la transition écologique, ce pavillonnaire urbain offre un formidable potentiel. Mais il reste beaucoup à faire pour progresser  :

  • Performance énergétique : même si les nouveaux habitants sont très satisfaits sur ce plan, ils ne pensent le plus souvent pas les rénovations d’une manière globale, qui serait pourtant propice à la performance. Pourquoi ? Car ces maisons révèlent leur potentiel avec le temps, en y vivant. De plus l’appétit des ménages pour des espaces et des volumes plus vastes n’est guère favorable à la sobriété énergétique.
  • Recyclage et réemploi des matériaux : des pratiques existent (reprise et conservation de radiateurs, planchers, escaliers, carrelages, ferronneries…). Elles mériteraient d’être soutenues par les filières professionnelles.
  • Mobilités : même si les familles aspirent à des modes de déplacements doux, la voiture reste omniprésente. C’est la plus utile dans un système familial qui n’est pas une simple somme de déplacements individuels. Et les cheminements vélos et piétons sont insatisfaisants car ils manquent de continuité.
  • Jardin et biodiversité : le jardin est radicalement transformé en cinquième pièce de la maison. La convivialité est devenue essentielle, elle se traduit par une artificialisation soutenue des sols pour la construction de grandes terrasses, vérandas, piscines. Or des pratiques plus favorables à la biodiversité pourraient être proposées, accompagnées et soutenues.

La question soulevée par cette recherche habitat : quel avenir pour le pavillonnaire urbain ?

Sur ces quatre grands sujets, des politiques publiques plus volontaires pourraient être menées pour accompagner ces maisons et ces quartiers dans la transition écologique. Mais ces quartiers sont dans une « zone grise » : ils sont peu regardés par les pouvoirs publics et la recherche. Il serait regrettable qu’ils disparaissent à bas bruit, au profit d’immeubles en petit collectif, car cela pousse une partie de la population vers le périurbain, pour y retrouver espaces et jardin. Et si ces quartiers de pavillonnaire urbain étaient les cités-jardins de demain, participant à une qualité renouvelée de la vie urbaine ?

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