Habiter la nuit
Pascal Dreyer, coordinateur Leroy Merlin Source, vous invite à la rencontre Marie-Reine Portailler et Lise Benincà pour un voyage en insomnie sur comment habiter la nuit. L’auteure et l’artiste ont en effet collaboré à l’occasion de la sortie du dernier livre de Lise Benincà. Entretien autour de l‘insomnie, de la ville nocturne, du rapport à l’espace, d’habiter la nuit…
Habiter la nuit : le rapport à l’espace en cas d’insomnie
Autrice de romans et de livres pour enfants, Lise Benincà dont le nom vient de l’italien « bene a casa », qui signifie « bien chez soi », livre avec À la lisière de la nuit (Éditions des véliplanchistes, 2022) une image de l’insomnie qui bouscule nos repères de l’habiter. Cet état la chasse de son lit, de sa chambre et de sa maison. Il la force à marcher dans la ville déserte et silencieuse, en une fuite ou une errance qui brouille les frontières perceptives du dedans et du dehors. Elle y éprouve des sensations corporelles renouvelées qui transforment l’espace du dehors et nocturne en habitation temporaire et active. Elle explore avec finesse cet état et ce phénomène si personnels mais aussi banals. Ainsi elle ouvre et enrichit notre compréhension de l’habiter de nouvelles perceptions. Et peut-être d’une plus grande indulgence pour tous ceux qui ne peuvent pas se reposer la nuit.
La collaboration avec Marie-Reine Portailler
Pour accompagner ce texte riche de nombreuses évocations d’insomniaques célèbres, Lise Benincà a sollicité Marie-Reine Portailler. Marie-Reine Portailler est personne-ressource Leroy Merlin Source au sein du groupe Usages et façons d’habiter. Après son travail sur la couleur dans la chambre d’enfants, Marie-Reine Portailler offre au texte méditatif et sensible sur l’insomnie de Lise Benincà des images profondes pour « habiter la nuit » et revenir, apaisé, chez soi. Pourquoi le texte et les illustrations entrent-ils si parfaitement en résonance ? « Par le fait d’habiter la nuit. » expliquer Marie-Reine Portailler, elle aussi insomniaque. « C’est sans doute là que se situe la magie de la rencontre. Extraire une étincelle, être une présence dans cette immensité muette et engourdie, maintenir un passage pour l’arrivée du jour. Vieille histoire jamais épuisée, lien fort entre le texte de Lise et mes dessins qui sont aussi une écriture. »