La localisation reste un critère premier de choix d’un logement, lié à l’accès à des lieux et services essentiels (travail, commerces, écoles…). Cela montre combien l’habiter et la mobilité sont étroitement imbriqués dans nos modes de vie. Pour les habitants, cet arbitrage est rebattu, complexifié par de nombreux facteurs. Tels que l’accélération des temps sociaux, les technologies numériques et leurs fantasmes ubiquitaires, le travail multi-situé… L’ensemble pèse sur l’intensité et le rythme de nos activités.
Pour la plupart d’entre nous, la maison reste le repaire depuis lequel on s’élance vers l’extérieur. Il faut donc pouvoir « partir tranquille », tout en conservant une présence au chez-soi durant l’absence. Bien s’absenter pour bien habiter, cela s’anticipe. Il s’avère que les usages du garage dépassent de loin le simple « stockage » de la voiture. Il est devenu une pièce stratégique, ou un sas pour gérer au mieux les circulations des personnes et des objets sur les différents temps de vie, du quotidien au long terme.
Pour d’autres, la construction du chez-soi ne se borne plus seulement à la maison : étudiants, cadres en mobilité, saisonniers, etc. Nombreux sont les actifs qui doivent trouver un second lieu de vie temporaire, et pas juste un hébergement à distance. L’offre est rare aujourd’hui mais ils aspirent à un véritable logement intermittent, dans lequel ils vont pouvoir retrouver des attributs du chez-soi (bien-être, routines, ancrage…).
Entre ces lieux physiques, le temps du déplacement lui-même n’est pas un temps mort. Car il fait lien entre plusieurs pôles de vie. Il nourrit l’habiter non plus à l’échelle du logement mais à celle du territoire. Néanmoins il faut considérer ces phénomènes à une échelle plus large encore : l’évolution très rapide de ces modes de vie et de déplacements, l’année 2020 l’illustre, ont des impacts sanitaires, psychiques et sociaux considérables. La recherche internationale les étudie et interpelle les concepteurs de la ville et du bâti.