Chantier de recherche Leroy Merlin Source mené par Mélissa Petit, sociologue
Si le passage à la retraite ne constitue plus, comme par le passé, un « couperet » dans la vie des individus, il n’en reste pas moins un moment qui peut être problématique. Temps de transformation profond, il voit les femmes et les hommes être en situation de devoir réinvestir pleinement et de manière continue leur logement. Comment y font-ils face ? Quelles significations donnent-ils à cet investissement spatial et temporel ? Quelles transformations matérielles accompagnent les transformations personnelles et sociales liées à la fin du monde du travail et de ses sociabilités ?
Ces questions ont été au cœur de l’enquête réalisée par Mélissa Petit, sociologue indépendante (Mixing générations), auprès de quinze retraités, âgés de 62 à 69 ans. Les résultats de son enquête qualitative confirment que le passage à la retraite, même négocié, est un temps de transformation personnelle et de redécouverte de son logement. Dans les cinq ans qui suivent ce passage, ces retraités n’anticipent pas leur vieillissement. Par « tâtonnement », ils trient, réutilisent, réaménagent, « modernisent » leurs espaces de vie. Ce n’est qu’au terme de ce processus, qu’ils sont en capacité de lancer les travaux de modifications de leur logement. Souvent démunis face à la tâche à accomplir, ils sont en attente d’écoute et de services de la part des acteurs de l’habitat.