Habiter Location de particuliers à particuliers : rencontres vidéos
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Location de particuliers à particuliers : rencontres vidéos

Portraits issus de la recherche Louer ses biens personnels


Vidéo

Qui sont les particuliers qui pratiquent la location entre particuliers ? Dominique Roux, chercheure associée à LEROY MERLIN SOURCE, professeur de marketing et experte des nouvelles formes de consommation les a rencontrés. Ils sont jeunes ou moins jeunes, étudiants ou insérés dans la vie professionnelle, ils le font pour l’argent mais aussi pour l’entraide. Ces particuliers louent des outils, des vêtements ou même leurs appartements… Dans ces 7 entretiens vidéos ou audio, les particuliers se racontent. Ils évoquent leurs motivations, les freins et l’intérêt qu’ils trouvent à la location. Ensemble, ces portraits dessinent la diversité des pratiques de location à l’œuvre aujourd’hui.

Location de particuliers à particuliers : les enseignements clés

Dans sa recherche Louer ses biens personnels entre profit et entraide, Dominique Roux montre qu’il existe 4 types de pratiques de location entre particuliers :

  • Une pratique quasi professionnalisée, où la personne assume toutes les tâches pour se faire un revenu complémentaire.
  • Les échanges sur les plateformes numériques, pair-à-pair (logements, véhicules…), pour rentabiliser des objets dormants.
  • Le « petit business sous le radar », à la fois dans les réseaux traditionnels mais aussi via les plateformes numériques (robes de mariée, jacuzzi…).
  • L’entraide entre voisins, souvent à l’initiative du voisinage, pour des sommes modiques, qui débute souvent par un prêt (outillage, lave-linge).

Louer de particulier à particulier : des pratiques variées

A travers ces portraits vidéos, Dominique Roux partage des échanges personnels révélateurs :

  • Jeune chargée de communication de 26 ans à Paris, Aïcha met en location sa trottinette électrique, malgré une précédente expérience négative de location de sa voiture. Elle s’en sert la semaine et la « fait travailler » le week-end. Inquiète au départ de la confier à des inconnus, elle a peu à peu organisé ces relations qui lui permettent de dégager un petit revenu.

 

    • Clarisse, quadragénaire, sous-loue un petit appartement parisien qu’elle même sous-utilise. Elle laisse en confiance ce lieu et ses objets intime (son chat y compris !) et n’y voit aucune atteinte à son intimité. Pour elle, la convivialité est aussi importante que le complément de revenus.

 

 

    • A 60 ans, Didier loue outils et matériel de bricolage : il y est venu de manière fortuite sur des sollicitations de ses voisins. Didier ne s’estime pas attaché à ces objets, les règles et les prix sont fixés de manière informelle. Il associe à ces locations les notions de plaisir et de service, de rencontres et même d’apprentissage.

 

 

    • Isaac, étudiant de 26 ans, travaille à temps partiel et sous-loue son appartement quand il ne l’occupe pas, car il voyage beaucoup. Il était difficile pour lui a priori de livrer son espace intime à des inconnus. Mais l’argument financier est déterminant et prend le dessus. La plate-forme en ligne joue un rôle clé pour lui de tiers de confiance.

 

 

    • Étudiante de 20 ans, Mariem achète au Maroc puis loue des robes de mariée, une véritable source de revenus. Elle-même passionnée de robes orientales, elle a d’abord prêté des robes avant d’en louer.  Elle acquière des compétences, sa démarche est de plus en plus professionnalisée, avec une pièce dédiée à cette activité.

 

 

    • Marion, étudiante de 22 ans, loue son lave-linge. Elle l’a d’abord mis à disposition de ses proches, qui ont proposé de la dédommager. Elle a élargi ensuite le cercle des utilisateurs, qui versent une somme modique. Marion met en avant l’intérêt économique, mais tout autant l’entraide et les liens créés, même si ça pèse sur son intimité.

 

 

    • D’origine modeste, Medhi, 32 ans, a investi très jeune dans un petit appartement alors qu’il vivait chez ses parents. Il le loue à des étudiants. Dès l’origine, il s’est agi pour lui de constituer un capital, il n’a pas de rapport intime ou affectif avec ce bien. Il a pu depuis acheter sa propre maison, qui lui apporte une sécurité.

 

 

Dominique Roux, spécialiste de la consommation

Professeure de Marketing à l’Université de Reims Champagne Ardenne, Dominique Roux est directrice du laboratoire REGARDS, EA 6292 et cofondatrice du réseau de recherche ALCOR. Elle est spécialiste des nouvelles formes de consommation : consommation émergentes, alternatives, collaboratives et résistantes.

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