Chantier de recherche Leroy Merlin Source
Pour accéder à leur logement, les habitants passent par différents sas et territoires. Ils traversent différentes échelles et expérimentent à chaque fois des ambiances, elles aussi, très différentes. Ces espaces ne sont donc pas des territoires parcourus seulement d’une manière purement fonctionnelle ou des passages qui mènent d’un point à un autre. Ils constituent des territoires qui cristallisent des expériences sociales d’une forte densité. Ils sont donc les lieux et les supports d’un investissement fort de la part des habitants au regard d’autres lieux urbains.
Dans l’habitat collectif (et dans une moindre mesure dans l’habitat individuel), toutes sortes d’espaces peuvent s’intercaler entre le logement et la rue. Un hall, une cour, un porche, un jardin, des couloirs. Juridiquement privés, ils sont, cependant, l’objet d’un usage commun. Cette combinaison particulière entre un statut juridique et une catégorie d’usages de nature différente en fait des espaces ambigus. Cela ouvre la porte à une diversité d’interprétations entre les différents acteurs : habitants (locataires ou copropriétaires), gestionnaires et même parfois acteurs municipaux.
Elian Djaoui, psychosociologue et correspondant Leroy Merlin Source, a conduit le premier volet de ce chantier de recherche. Son objectif est d’examiner les usages et les modes d’appropriation de ces espaces intermédiaires. C’est-à-dire les pratiques d’habiter ces lieux particuliers. Pas seulement au niveau des conduites objectives mais aussi à celui des motivations et représentations sociales des habitants. Donc, de l’univers imaginaire mobilisé par ces pratiques qui font qu’un « espace brut est transformé en lieu de vie, recueille des significations liées à son histoire ou projetées par ses habitants, suscite des sentiments, est doté de valeurs qui en font un support de statut social. Processus à travers lesquels l’espace est habité par le passé, par le souvenir d’êtres chers, entre en résonnance avec l’environnement, interagit avec ses occupants. » (Michel Bonetti)
Vidéo interview d’Elian Djaoui
Le second volet de ce chantier de recherche est consacré aux investissements et transgressions des habitants dans ces espaces.