Un article de Marine Morain dans un ouvrage sur l'innovation collective
Architecte et ingénieure, correspondante LEROY MERLIN Source, Marine Morain publie un article intitulé Développement in-vivo d’une méthode d’architecture participative pour co-concevoir l’espace avec les usagers. Il s’insère dans l’ouvrage L’innovation collective – Quand créer avec devient essentiel, sous la direction de Valérie Lehmann et Valérie Colomb, aux Presses de l’Université du Québec (septembre 2020).
La co-construction entre les habitants et l’architecte
En repartant de l’expérience pionnière du Village Vertical à Villeurbanne, elle décrypte les essentiels de ce qui se joue dans la co-construction entre un groupe d’habitants et un architecte :
– l’architecte conserve responsabilité et obligations sur le bâtiment, c’est donc très peu l’affaire du groupe
– le temps long de la co-conception a des limites, tout ne peut pas être étudié, l’architecte propose et le groupe dispose
– ensuite l’habitant doit pouvoir tout modifier en toute liberté, car lui seul vit le lieu.
De ces trois grandes lignes, Marine Morain a tiré une méthode dite du dur -mou – fou, applicable de manière systématique dans ses projets :
– le dur qui s’impose à l’architecte comme aux (futurs) habitants : réglementation, budget, délais…
– le mou qui représente le contexte et l’environnement du projet, qui va en orienter la matérialité et la forme, c’est l’espace d’expression de l’architecte, à partager et faire comprendre au groupe
– le fou, c’est chacun de nous, les usages de l’habitant : c’est le temps de l’appropriation par les habitants, que l’architecte peut favoriser, faciliter, par exemple en proposant des espaces libres, a priori non fonctionnels…
De nouveaux modes d’action inclusifs
Pour revenir à l’ouvrage collectif sur L’innovation collective et reprendre son résumé, il a donc comme objectif de mettre en lumière le travail mené par les personnes et les organisations qui s’engagent à construire le futur en devenant des codéveloppeurs. Ils acceptent par là même qu’elles ne possèdent qu’une partie des connaissances nécessaires aux projets qu’elles portent et bâtissent. Pour répondre à des besoins sociétaux de plus en plus complexes, de multiples institutions publiques et privées expérimentent ces nouveaux modes d’action inclusifs. Ceux-ci consistent à travailler avec les parties prenantes des projets plutôt que de travailler pour celles-ci, afin d’ériger des biens communs et de s’assurer de leur usage.