Numéro 162 de Gérontologie et Société coordonné par Roméo Fontaine et Sophie Pennec
Correspondant LEROY MERLIN Source au sein du groupe habitat et autonomie, Roméo Fontaine est docteur en sciences économiques et chargé de recherche à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Sophie Pennec, démographe et directrice de recherche à l’Ined, a collaboré avec Bernard Ennuyer et Pascal Dreyer à la recherche conduite sur le chez-soi et les professionnels. Ils viennent de coordonner le dernier numéro de Gérontologie et Société consacré au thème sensible des inégalités dans la vieillesse.
L’amélioration générale du niveau de vie et de l’état de santé des populations âgées en France est aujourd’hui largement documentée. Pourtant, sur beaucoup d’aspects, ces constats généraux résonnent de manière discordante avec les résultats de nombreux travaux en sciences sociales et avec les récents rapports publics. En effet, ceux-ci pointent l’isolement, l’exclusion sociale, la précarité économique ou encore la difficulté à accéder à certains soins médicaux ou médico-sociaux d’un nombre significatif de personnes âgées. Un rapport récent de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) fait, en particulier, le constat d’un accroissement des inégalités au sein des populations âgées sur différentes dimensions économiques, sociales ou en termes de santé. Si certaines des inégalités dans la vieillesse ne font que prolonger et reproduire des inégalités se forgeant tout au long de la vie, d’autres sont susceptibles de se renforcer, voire de se former durant la vieillesse.
Onze contributions sur trois dimensions importantes des conditions de vie durant la vieillesse.
A travers 11 contributions, ce numéro de Gérontologie et société invite le lecteur à porter son attention sur trois dimensions importantes des conditions de vie durant la vieillesse, traitées sous l’angle des inégalités sociales : l’exercice de l’autonomie, la santé et le territoire de vie. Chacun des articles offre une description originale des disparités observées dans l’accès à différentes ressources primaires matérielles ou immatérielles, ainsi qu’une analyse des mécanismes sociaux qui en sont à l’origine. L’ensemble des contributions permet plus fondamentalement de penser les transformations sociales, sanitaires et économiques susceptibles de corriger, au moins en partie, les injustices créées par les inégalités sociales dans la vieillesse.