Contribution de Denis Bernadet, animateur scientifique de Leroy Merlin Source
La rénovation énergétique des logements peut-elle être massive tout en respectant l’intimité et les choix des habitants ? C’est la question que pose Denis Bernadet, animateur scientifique de Leroy Merlin Source dans sa nouvelle contribution. Son thème : « Rénovation énergétique, la massification se heurte au chez soi ».
La rénovation énergétique : loin des objectifs
Si Denis Bernadet s’interroge ainsi c’est que le constat est clair : nous sommes très loin des objectifs de rénovation énergétiques prévus. Un objectif fixé à 500000 rénovations performantes par an. Or si 5 millions de maisons ont fait l’objet de travaux sur la période 2014-2016, seuls 5 % ont un impact énergétique important. Les trois quarts ne changent en effet pas l’étiquette énergie du logement. On mène plus de chantiers énergétiques en France, mais les qualités énergétiques des logements ne s’améliorent pas pour autant.
Performances décevantes : à qui la faute ?
Est-ce la faute des propriétaires ? Pas vraiment car le sujet de l’énergie les mobilise. Est-ce la faute des pouvoirs publics ? Pas complètement puisqu’ils ne cessent de proposer des incitations financières. La réponse semble être à la croisée des chemins : habitants et pouvoirs publics sont sur deux longueurs d’ondes différentes. D’un côté les habitants recherchent avant tout une qualité de vie. Ils font leurs travaux en fonction de leurs opportunités de budget et de temps. Mais ils se repèrent mal dans les différentes aides à leur disposition. Et ils s’appuient sur un réseau de savoir-faire non professionnel. De l’autre côté, les pouvoirs publics exigent une performance énergétique chiffrable. Avec des contraintes spécifiques : un bouquet de travaux, menés dans un temps défini par des professionnels agréés.
Explorer les motivations des habitants
Dans cette contribution, Denis Bernadet se penche sur les motivations profondes des habitants. Pourquoi se lancent-ils dans la rénovation énergétique de leur habitat ? La réponse dépasse l’aspect purement technique. En effet les habitants ne cherchent pas seulement atteindre un niveau de performance énergétique. Leurs raisons profondes relèvent du sensible, de l’intime, du secret de leur vie à la maison. Car, quand ils se lancent dans la rénovation de leur logement, ils le font pour des raisons identitaires et des raisons familiales essentielles.
Une contribution qui apporte un éclairage sensible essentiel pour comprendre le décalage entre le discours actuel sur la transition énergétique et écologique (TEE) et l’intérêt des habitants pour la dimension énergétique.